Monopole économique et monopole sociétal

Le monopole économique est une situation dans laquelle un offreur est seul à vendre sur le marché un produit ou un service à une multitude d’acheteurs. Si c’est la puissance publique qui détient le monopole, on parle de monopole d’État ou monopole public qui se met au service de la collectivité.

De la même manière que le monopole d’une entreprise sur un produit ou un secteur d’activité est une distorsion à la concurrence, au bon fonctionnement des mécanismes qui régissent l’économie, à l’enrichissement des individus et des sociétés humaines, le monopole d’une tribu, d’un clan, d’un lobby, d’une communauté sur la gestion des affaires de la cité, est une distorsion à l’établissement d’un excellent mécanisme pour un fonctionnement efficace des rouages de la vie en société.

Ainsi les sociétaux démocrates, doivent faire l’inventaire de toutes les situations de distorsion de la vie sociétale qui favorisent les dysfonctionnements dans tous les pans des activités dans la société, afin d’enrayer la mainmise de la plus petite minorité sur tout et de corriger toutes les incomplétudes, les erreurs, les fautes, les lacunes et les inexactitudes, tout en veillant à ce qu’à des injustices flagrantes ne s’ajoutent pas d’autres injustices sociétales. Car le monopole d’une tribu, d’un clan, d’un lobby ou d’une communauté sur toutes les affaires d’une société, engendre toujours des situations artificielles de corruption généralisée, qui entrainent une gestion inefficace des affaires de la cité. Il crée surtout artificiellement de la famine, favorise l’apparition des situations incongrues de concentration et d’accaparement des richesses communes, engendre l’appauvrissement généralisé de la plus grande majorité et l’enrichissement boulimique de la plus petite minorité. Il établit des règles inéquitables favorisant l’embrigadement et la pérennisation des situations de monopole dans la gestion de l’économie et des autres activités de la vie sociétale.

En réalité, ces situations sont à la base de l’émergence des troubles à l’ordre public et des conflits dans la société, parce qu’elles engendrent auprès de la plus grande majorité des personnes lorsqu’elles prennent conscience de ces réalités voilées, un sentiment d’injustice profonde qui les poussent à manifester leur mécontentement, par les moyens à leur disposition, dont des manifestations populaires de contestation contre la domination éternelle d’une frange minoritaire de la société, sur toutes les autres, du fait qu’elles soient intimement associées à la cause de l’apparition de toutes les métastases endémiques ancrées dans les sociétés, et liées à l’origine des crises économiques, financières, institutionnelles ou sociétales.

Jean de Dieu MOSSINGUE