Exclusif! Document Maître. Présidentielle au Congo-Brazzaville : Jean-Marie Michel MOKOKO en tête du premier tour (en continu)

Jean-Marie Michel MOKOKO vainqueur du premier tour, suivi de Kolélas.

La Commission technique électorale de l'opposition a révélé ses résultats pour le premier tour de l'élection présidentielle, le président Denis Sassou N'GUESSO éliminé. Sur cette base, ce seraient Parfait Kolélas et Jean-Marie MOKOKO qui devraient s'affronter au deuxième tour. Certaines représentations diplomatiques de grandes puissances relayent déjà l'information.

A Pointe-Noire par exemple, le Général Jean-Marie Michel MOKOKO sur la base de 70 % des procès-verbaux, est largement en tête, comme le montre le procès-verbal ci-dessous. Dans d'autres grandes villes comme Brazzaville, Loubomo (ex-Dolisie) ou Owando, il arrive en tête du nombre des votes, selon certains observateurs.

Les populations se sont mobilisées et ont participé massivement au vote du scrutin, certains avancent le chiffre de 85 % des candidats inscrits sur les listes électorales.

Les premiers résultats provisoires sortis de 141 bureaux de vote sur un total de 503 à Pointe-Noire, montrent que Jean-Marie Michel MOKOKO arrive dans toutes les circonscriptions, largement en tête avec 68 % des votes exprimés. Les forces de l'ordre semblent avoir été courtoises et auraient eu une attitude impartiale tout au long de cette journée électorale, malgré quelques incidents mineurs et des irrégularités constatés ici et là, selon des témoignages.

Sur le plan national, certaines autres sources indiquent que Jean-Marie Michel MOKOKO aurait recueilli 37 % des voix contre 20 % pour Parfait Kolélas et 11 % des voix pour le président sortant( Denis Sassou N'GUESSO qui arrive en quatrième position, selon les premiers résultats sortis des urnes dans les cinq grandes villes du pays, Brazzaville, Pointe-Noire, Loubomo (ex-Dolisie), Nkayi, Ouesso. Pour être élu au premier tour, il faudrait une majorité absolue des voix dépassant les 50 %, il y aura donc bel et bien un second tour.

Elections provisoires, quartiers de Pointe-Noire

A Loubomo (ex-Dolisie), Pascal Tsaty Mabiala est en tête de liste avec 40 % de voix, suivi par Jean-Marie Michel MOKOKO avec 36 % des votants.

Pascal Tsaty MABIALA est en tête de liste à Dolisie, suivi de Jean-Marie Michel MOKOKO.

Au quartier MFILOU de Brazzaville, c'est Parfait Kolélas qui arrive en tête suivi de près par le Général Jean-Marie Michel MOKOKO. A Dolisie, Tsaty MABIALA arrive en tête, talonné de près par Jean-Marie Michel MOKOKO, comme le montre les procès-verbaux ci-après. Les résultats pour d'autres bureaux de vote y sont également présentés. Cependant le pouvoir en place compte manipuler les résultats pour déclarer leur candidat vainqueur.

Résultats de Pointe-Noire, Février 1979, Ilama, Dolisie et Brazzaville (quartier MFILOU) et autres.

Ci-dessous les relevés de l’arrondissement N°1 E.P. Lumumba à Pointe-Noire, où le général MOKOKO a obtenu 62.60% des voix et Sassou 25,15%. (Source : PV des délégués de l’opposition). Le pouvoir ne désarme pas néanmoins, il tenterait par tous les moyens de manipuler les chiffres pour essayer d’inverser les tendances.

Le président sortant est un candidat comme les autres à l'élection présidentielle, il ne doit pas à ce titre être aux commandes des outils des élections. Le fait d’encercler les quartiers sud de Brazzaville et d'autres contrées du pays, démontre à suffisance le caractère répressif, partisan et dictatorial du régime. Car cette procédure est foncièrement anti-démocratique et une imposture.

L’élection présidentielle dans une vraie démocratie est le seul moment où le peuple reprend aux hommes politiques les commandes de l'Eat pour désigner en son âme et conscience dans la transparence, celui qu’il a choisi de diriger la Nation pendant une période donnée. Personne n’a le droit de lui voler sa victoire, il est le véritable arbitre de ces élections et ce ne sont pas les hommes en armes qui doivent lui imposer un autre candidat. Seul les résultats réels des urnes s’imposent à tous et à la nation et non ceux acquis au bout du fusil.

Jean-Marie Michel MOKOKO et Parfait KOLELAS devraient s'affronter au second tour.

Ci-dessous les relevés de l’arrondissement N°1 E.P. Lumumba à Pointe-Noire, où le général MOKOKO a obtenu 62.60% des voix et Sassou 25,15%. (Source : PV des délégués de l’opposition). Le pouvoir ne désarme pas néanmoins, il tenterait par tous les moyens de manipuler les chiffres pour essayer d’inverser les tendances.

Relevés de l’arrondissement N°1 E.P. Lumumba à Pointe-Noire

Une fausse page Facebook au nom de Jean-Marie-Michel MOKOKO a été créée par les partisans du pouvoir selon des sources sur les réseaux sociaux qui nomment même le ministre Thierry MOUNGALA d'en être l'auteur, afin de tromper la population congolaise et l'opinion publique internationale, avec le faux message ci-dessous.

Ce genre de manoeuvre a déjà été utilisée pendant la campagne dans laquelle on annonçait le retrait de la candidature du Général MOKOKO de la course à la présidentielle, pour décourager la mobilisation de son électorat.

Fausse page Facebook sur Jean-Marie Michel MOKOKO

Dans les circonscriptions de Plateaux Ville, Mpila et Oyo les centres électoraux acquis au pouvoir de Denis Sassou N’GUESSO, les premiers résultats sortis des urnes semblent selon certaines sources catastrophiques pour le candidat-président Sassou. Il serait largement battu dès le premier tour du scrutin présidentiel.

Selon des informations fiables, Parfait KOLELAS écraserait Sassou dans plusieurs bureaux de vote des quartiers sud de Brazzaville. Par exemple dans les bureaux de vote de l'espace Tchicaya Utamsi, l’école Nkeoua Joseph à Bacongo, Parfait KOLELAS arrive très largement en tête devant plusieurs candidats dont Sassou.

Au moins quinze bureaux de vote dans les quartiers sud de Brazzaville n’ont pas eu de bulletins de votes, comment est-ce possible ? Comment le pouvoir pourrait-il s’y prendre pour imposer quand même un passage en force avec des résultats aussi désastreux, malgré les crocs-en-jambe ?

La journée électorale du 20 mars a vu affluer un nombre important des populations vers les bureaux de vote, dans plusieurs circonscriptions. L’opposition avait appelé les électeurs à aller voter massivement pour barrer la route au candidat-président, il semble que l’appel ait été entendu. De longues files d’attente se sont formées. De nombreux électeurs n’ont pas vu leurs noms inscrits sur les listes électorales.

La présence militaire et policière est très impressionnante avec un matériel de guerre et un arsenal de répression également impressionnants. Cette présence est pratiquement partout sur toute l'étendue du territoire. Tous les quartiers, toutes les villes comme Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Mossendjo, Nkayi ou Ouesso et les chefs lieux des 12 départements et 89 districts sont quadrillés, selon les instructions émanant de la stratégie des organes officiels. Des instructions ont été données pour relever le niveau d'alerte dans toutes les zones militaires de défense et le cas échéant de réprimer les manifestations populaires.

Au quartier Moungali à Brazzaville dans le centre de vote de l'école de la Paix, des hommes habillés en noir ont fait une descente dans quatre voitures BJ blanches, pour disperser la population en proférant des menaces. Un couvre-feu aurait été prévu avant l'annonce des résultats officiels manipulés, coupure d'électricité, des signaux de diffusion radiophonique à l'international, en particulier celui de Radio France International (RFI) et d'internet, ainsi que l'assignation des candidats de l'opposition en résidence surveillée, afin de les empêcher de mobiliser les populations le jour de la proclamation en cas de détournement des résultats du vote.

Au Bénin voisin, le candidat-Premier mininistre, Lionel Zinsou a reconnu sa défaite le même jour, sans effusion de sang, à l'occasion de l'élection présidentielle qui s'est déroulée aussi le 20 mars 2016. Mais le Congo est habitué aux turpitudes des coups d'éclats et d'Etat. Les militaires se sont installés en divers endroits. Par exemple, il est signalé une forte présence militaire au bureau de vote les Trois Martyrs à Pointe-Noire où la population faisait état de pression sur les représentants de l'opposition. A Pointe-Noire, au Lycée Technique Poaty Bernard, des militaires se sont amassés en provenance de Makola. Ils ont été transportés et déposés dans les lieux par 5 camions militaires à 17h.

Les policiers font des rondes pour se rendre très visibles dans les rues des quartiers Nord de Brazzaville le 21 mars, lendemain des élections. Malgré un calme apparent où les populations vaquent tranquillement à leurs occupations quotidiennes, certains individus s'adressant aux forces de l'ordre leur lancent en lingala "ya mbala oya, to ko silissa na bino, soki bo yibi victoire na bisso. Ezali likambo ya bangala na bakongo té. Kitribalisme ya bino, to boyi", ce qui signifie "cette fois-ci, nous finiront avec vous, si vous volez notre victoire. Ce n'est pas une affaire entre les bangala et les bakongo. Nous refusons votre tribalisme".

Les quartiers sud de Brazzaville, fiefs habituels de l'opposition, sont envahis le lendemain de l'élection par les bérets rouges et la garde républicaine, mais les populations sont calmes. Toutes ces activités militaires et sécuritaires irritent au plus haut point les populations qui commencent à se révolter en répondant aux gaz lacrymogènes de la police anti-émeutes par des jets de pierres, notamment en certains endroits de Pointe-Noire et de Brazzaville. Les policiers anti-émeute se déplacent dans les quartiers à pied. La situation reste tendue même si elle n'est pas encore critique.

Les bruits de bottes s’annoncent. Si le pouvoir venait à annoncer l'état d'urgence pour proclamer les résultats, avec un quadrillage des grandes villes, cela signifierait aux yeux du monde qu’il fraude et vole la victoire du peuple dans les urnes. Ce serait un autre coup d’État effectué par le président Denis Sassou N’GUESSO et son clan, qui serait à ce moment-là à verser encore beaucoup de sang congolais. Cela, les démocrates congolais, de l’Afrique et du monde entier doivent s’ils dorment encore se réveiller.

Le pouvoir pourrait tout aussi chercher à annuler purement et simplement les élections perdues, alors que plusieurs parties leur ont demandé de les annuler. Il ne sera plus possible d’accepter une telle forfaiture. Pourquoi dans ce cas avoir organisé l’élection présidentielle anticipée ? Cela prouve à suffisance que les autorités politiques congolaises vivent dans un nuage, elles ont intériorisé une notoriété politique à vie que le peuple ne leur a jamais attribuée. Si elles faisaient quand même le coup d’État contre le bon sens, au lieu de créer les conditions d'une transition pacifique, alors elles auraient creusé à jamais leurs propres tombes politiques.

Certains observateurs indiquent que dans plusieurs bureaux de vote, des assesseurs de la CENI étaient absents et ont été remplacés par les représentants des partis politiques, en raison d’une insuffisance de personnel au sein de la commission électorale. La société civile représentée par les ONG locales, les églises, les délégués des États-Unis et autres qui devraient être accrédités, n’ont pas été approuvés et donc agréés par le candidat-président Denis Sassou N’GUESSO. A Brazzaville, une vingtaine d’observateurs seulement circulaient dans toute la ville, selon des sources.

Le candidat Denis Sassou N’GUESSO serait donc largement battu dès le premier tour, dans un scrutin qui s'est déroulé dans le calme et la sérénité en dépit de quelques incidents en divers endroits. Toutes les tendances convergeraient vers cette défaite. Déjà après le dépouillement des bulletins dans 58 % des bureaux de vote, certaines sources annonçaient la défaite du candidat-président. Une autre astuce du clan présidentiel pourrait être d'éliminer un des candidats, par exemple Parfait Kolélas pour faire passer le leur au second tour, dans le cas où le risque serait trop grand de le proclamer vainqueur dès le premier tour, même avec une faible majorité.

Le peuple a eu l’opportunité de dire dans les urnes ce qu’il pensait réellement du pouvoir en place, contrairement à ce qui s’est passé lors du référendum constitutionnel où il a été bâillonné. Le peuple s’est mobilisé avec un slogan « Je vote / Je Reste », pour attendre le dépouillement conformément à l'article 97 de la loi électorale, afin que les résultats sortis des urnes soient respectés. Le taux de participation selon les estimations aurait atteint 85 % des inscrits.

Jean de Dieu MOSSINGUE

Affaire à suivre

Récapitulatif de Brazzaville et la Bouenza