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CONGO : ENTRE EXTREMISTES DU NORD ET DU SUD, QUELLE PLACE POUR LA REPUBLIQUE ET LA DEMOCRATIE ? + Mabio Mavoungou: "le dialogue reprendra après le retrait du simulacre du référendum"

Publié par Jean de Dieu MOSSINGUE sur 2 Novembre 2015, 21:24pm

CONGO : ENTRE EXTREMISTES DU NORD ET DU SUD, QUELLE PLACE POUR LA REPUBLIQUE ET LA DEMOCRATIE ? + Mabio Mavoungou: "le dialogue reprendra après le retrait du simulacre du référendum"

Qu'on se le dise clairement : au Congo, depuis 1958, la république est prise entre deux formes d'extrémisme ethnocentré (vulgairement désignées sous le concept de tribalisme) nord-sud. Cette dichotomie tranchée et irréconciliable qui plombe la république rend toute révolution politique impossible. Pour la petite anecdote, si les populations du nord du Congo et ceux des quartiers nord de Brazzaville s'étaient soulevées, Denis Sassou Nguesso serait tombé. La politique ethnocentrée avec une castification d'une ethnie supérieure sur les autres a pris en otage la république. Comment comprendre que nos compatriotes du nord du Congo et des quartiers nord de Brazzaville qui pourtant souffrent aussi de la cupidité de l'élite politique issue de son bord supportent cet état de fait - comme s'il était normal ? C'EST LA PREUVE MEME D'UNE PUISSANTE MANIPULATION POLITIQUE QUI LES INHIBE A AGIR AU PROFIT DE TOUS, AU PROFIT DE LA REPUBLIQUE ET DE LA DEMOCRATIE : ils redoutent que le pouvoir retombe entre les mains des sudistes si le jeu démocratique se déroule conformément au principe ONE MAN, ONE VOTE. Comment peut-on réaliser la république ou la démocratie si une frange de la population n'y croit pas, estimant que le pouvoir est au bout du canon, une frange qui est prête à massacrer l'autre partie au nom de la différence ethno-régionale ? Allons-nous plonger dans une guerre civile dévastatrice pour sortir de ce dilemme ?

Aujourd'hui, nous avons vu apparaître avec Robert Poaty Pangou et Modeste Boukadia un extrémisme sud qui révendique la création de la république du Sud-Congo. Au nord, on estime qu'il faille continuer à respecter l'indivisibilité du pays comme si la Constitution valait quelque chose chez nous - alors même que Denis Sassou Nguesso vient de nous prouver qu'elle ne sert plus désormais qu'à conserver le pouvoir dans un clan ethno-régional porté par le PCT avec quelques valets du sud comme Thierry Moungalla ou Pierre Mabiala.

Il faut dire les choses comme elles se présentent : au nord, on insiste pour qu'il y ait toujours un nordiste au sommet de l'Etat pour qu'il garantisse les privilèges des nordistes et de l'ethnie-caste dominante Mbochi. La république est coincée entre ces deux extrémismes et ne peut pas accoucher de la démocratie. D'ailleurs cette contradiction complexe empêche que la république grandisse car elle est restée une naine constitutionnelle.

Face à cette logique, comment nous en sortirons-nous ? Certains croient que la solution consiste en la continuité - de sorte que les emplois soient toujours réservés à une certaine catégorie de la population par la proximité au gangster en chef au sommet de l'Etat, de sorte que le développement du pays soit gangréné par le détournement, la corruption, ou que le nord ne pense qu'au nord en brimant le sud avec les ressources qui proviennent essentiellement du... sud !

Le fait qu'André Okombi Salissa, embastillé à son domicile, ne reçoive pas le soutien des populations du nord de la république - pour le sortir de sa prison à domicile - parce qu'il prône désormais l'instauration d'une vraie république et a toujours agi en républicain quand il était ministre favorisant les locaux dans la distribution de l'emploi, est un indicateur terrible qui souligne que la sécession ou scission au Congo est déjà dans l'inconscient collectif qui a institutionnalisé la division nord-sud politiquement instrumentalisée pour que toute révolution sociale ne puisse jamais réussir.

Avec une armée nordisée à souhait, il n'y a pas de force publique au Congo mais des mercenaires payés avec l'argent public pour garantir le maintien du pouvoir au nord. Pourquoi ? Parce que la démocratie du projet n'existe pas et qu'une frange de la population rassemblée lors de la colonisation en colonie française du Congo puis en république du Congo bénéficiant des privilèges en lieu et place des droits de tous, tient mordicus à cette position dominante.

Que l'on me comprenne bien : le problème n'est pas que le président de la république ou le chef de l'Etat vienne du nord, du sud, de l'est ou de l'ouest. Là n'est pas le problème. Si tel était le problème, alors, nous sommes voués à ne jamais accéder à la démocratie ou même à réaliser la république parce qu'il n'y aura jamais un Congolais qui descendra qu ciel pour devenir chef de l'Etat dans notre pays. Le problème est dans le fait que l'accès d'un homme au sommet de l'Etat correspond idéologiquement à l'accès de son ethnie (kongo, téké, mbosi, etc) et de sa région (nord ou sud) au pouvoir, avec transformation automatique des droits de tous en privilèges ethniques et régionaux. Ce phénomène crée une fracture sociale entretenue et soutenue ethno-régionalement par l'ETAT.

Il ne reste que deux solutions : ou nous réussissons à redresser la république en espérant tomber sur un homme providentiel du calibre de Nelson Mandela ou nous entrons dans une forme de turbulence socio-politique qui poussera MBULA MATARI à diviser le Congo. Si les troubles convulsionnels ne s'arrêtent plus au Congo, je le dis, ici, aux compatriotes du nord et du sud qui s'enfoncent dans le tribalisme le plus hostile érigé en dogme politique, les MINDELES diviseront le Congo en deux Etats. En effet, le nord ressemble aujourd'hui à Israël et le sud à la Palestine mais dans la configuration d'un seul Etat reconnu des deux côtés, un Etat qui ne fonctionne que pour le nord du Congo qui ressemble à Israël pour être surarmé et prêt à décimer les sudistes désarmés et appauvris. C'est une très sombre peinture de notre pays qui n'inspire pas confiance en l'avenir.

Pour pousser le nord à accepter la république et la démocratie, il faut que la nature de la société congolaise change de sorte que peu importent les origines de celui qui accèdera au sommet de l'Etat, les droits de tous seront garantis. Celui qui arrive au pouvoir est assailli dans notre pays par des conseillers mal inspirés qui l'orientent et détournent son esprit des droits de tous en flattant son ego pour les transformer en privilèges d'un petit nombre.

Soit l'homme providentiel arrive au sommet de l'Etat, soit on entre dans une crise profonde qui paralysera la république incitant les tenants de l'extrémisme ethnique à jouer le jeu républicain. A défaut, si une crise durable à la soudanaise s'instaure dans notre pays, les puissances du monde n'hésiteront pas à diviser notre pays. Ce n'est ni Robert Poaty Pangou, ni Modeste Boukadia qui ont le pouvoir de le faire mais l'Occident. L'extrémisme éhonté du nord qui redoutant que son déficit démographique ne le prive du pouvoir et qu'il subisse à jamais la domination du sud à majorité kongo, le pousse à s'armer et à créer une "palestination" du sud. Pour rééquiliquer la république, le sud doit combler sa faiblesse militaire par le soulèvement populaire généralisé, une espèce d'INTIFADA de la rue. Si le pouvoir issu du nord n'apporte pas les réponses républicaines, il est à parier que la communauté internationale cèdera aux sirènes de la solution "pangou-boukadiste" car elle ne peut laisser le nord surarmé massacrer les pauvres sudistes désarmés.

Quand on observe ce qui se passe, au nord, l'idéologie veut que même après Sassou, qu'il y ait toujours un fils du nord au sommet de l'Etat. On nous propose la solution du nordiste "Mokoko" - un soldat, un manieur d'arme, parce que du nord - au lieu d'un civil pour une transition qui, vu le niveau des listes truquées, ne pourra que porter un autre nordiste au sommet de l'Etat. Le Congo semble se réduire à la réalité suivante : L'ETAT-NORD ET LA REPUBLIQUE-SUD ! Le nord joue le rôle de l'Etat et le sud celui de la république. Comme l'Etat régimente la république, on comprend tout de suite que c'est la république la perdante.

La solution du Congo se trouve au Kouilou, à Pointe-Noire. La ville de Pointe-Noire doit radicaliser sa résistance jusqu'à pousser les puissances du monde à lâcher Denis Sassou Nguesso. Les mercenaires du régime Sassou & Nguesso passent désormais de parcelle en parcelle et assassinent les jeunes de Pointe-Noire. Nous savons que le ministre Colinet Makosso a reçu de l'argent pour corrompre les jeunes de Mvou-mvou afin qu'ils se calment. Aux jeunes de Mvou-mvou et de Pointe-Noire, sachez que vous ne construirez pas d'avenir avec 20.000 francs cfa. TANT QUE LA LUTTE POLITIQUE N'AURA PAS DE REPERCUSSION SUR L'EXPLOITATION ECONOMIQUE DE NOS RICHESSES, MBULA MATARI NE S'INTERESSERA PAS A LA CAUSE CONGOLAISE. ALORS FAITES EN SORTE QUE CE SOIT LE CAS. SI VOUS REUSSISSEZ, VOUS VERREZ LES RESULTATS.

Derrière toute lutte politique se dissimulent des enjeux économiques que les exploiteurs et leurs serviteurs au sommet de l'Etat veulent à tout prix préserver. Il faut absolument arriver à cela. Hélas, je ne peux en dire plus car on me le reproche. Les ennemis de la république et de l'unité politique du pays viennent aussi boire à la rivière DNCB.

Il faut ressusciter la république ou abandonner ce modèle car si ce paradigme produit de la souffrance pour le plus grand nombre et juste du bonheur pour quelques-uns, alors le modèle est mauvais - à moins que la république ne soit servie par une idéologie apartheidisante qui rend les leaders politiques aveugles et bornés au sommet de l'Etat. Il faut le repenser, le réformer ou l'abandonner pour un modèle plus humain, plus égalitaire ou il faut éduquer l'homme politique mais cela revient à transformer toute la conscience collective dans le domaine de la perception de l'Etat, de la république, de la démocratie, des droits et des devoirs. Bref comme le modèle et la conscience collective sont en inadéquation sociologique, il faut une vraie construction de l'idéal national pour le résoudre et ce n'est pas une mince affaire ! Méfiez-vous de ceux qui vous parlent de "république" ou de "démocratie" mais qui restent dans la dichotomie NORD (CONTROLE, COMMANDEMENT ET DISTRIBUTION AVEC UNE ASSISE JURIDIQUE RECONNUE PAR LES PUISSANCES DU MONDE)=ETAT et SUD=REPUBLIQUE (SOUMISSION, APPAUVRISSEMENT, ESCLAVAGE).

Nous aspirons au bonheur de tous, quelle que soit l'origine de celui qui est sommet de l'Etat. Si ce n'est pas possible, il est à craindre que le Congo n'ait que deux destins possibles : l'esclavage du plus grand nombre par le plus petit nombre ou la scission en deux ou plusieurs Etats car la Constitution ne vaut rien dans un paradigme castifié qui se veut immuable jusqu'à la fin des temps.

LION DE MAKANDA, MWAN' MINDZUMB', MBUTA MUNTU

http://www.demainlenouveaucongobrazzaville.org/

Mabio Mavoungou: "le dialogue reprendra après le retrait du simulacre du référendum"

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